Il vit le jour avec son jumeau, Bukuru, à Bujumbura, le 17décembre1968, à l’hôpital Prince Régent Charles, à quelques mètres du camp des gendarmes, Camp Buyenzi, où son père travaillait et résidait. Il y passa sa prime enfance jusqu’en 1974, l’année où il commença ses études primaires à Muhweza, dans la commune de Rutovu dans le sud du Burundi. C’était l’époque où les parents considéraient Bujumbura comme « un bon lieu pour la maternité, mais un très mauvais endroit pour l’éducation des enfants ». Il fallait donc aller étudier loin de cette ville. En 1989, il entra à l’université du Burundi, dans la faculté de psychologie et des sciences de l’éducation où il décrocha son diplôme en 1994, au mois de mai, en pleine guerre civile. Mais il ne s’intéressa sérieusement à l’écriture qu’en 1996 quand il commença à travailler comme professeur de philosophie en classe de terminale au lycée de l’Amitié. Il fréquenta les rares auteurs burundais comme l’autodidacte Sébastien Katihabwa, feu Andé Birabuza, mais aussi l’Institut français du Burundi où le contact avec des écrivains africains comme Kossy Effoui, Kagny Alem, Florent Couao-Zotti lui a appris les méandres de l’écriture, de l’édition et de la diffusion du livre. Il publia à compte d’auteur son premier roman : Comment une femme battue peut mettre fin à sa vie d’enfer ?
Joseph Butoyi se veut un écrivain réaliste mais aussi engagé. Il aime lire des auteurs africains, français, américains et japonais. Décrire la réalité telle qu’elle est, susciter l’émotion chez l’homme moderne devenu insensible à lui-même et à autrui, voilà ce qui lui plaît.